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La Chroniqueuse est ravie de vous accueillir sur ce blog, n'hésitez pas vous aussi à participer en laissant vos commentaires!!!

Je n'ai plus le temps d'écrire mais, je dépose des articles, en donnant leurs sources bien sûr, pour garder le fil d'une actualité riche malheureusement...

 

Musiques d'accompagnement :



Citation:

Le message de Gandhi, de Mandela, de Martin Luther King (...) C'est un message d'espoir dans la capacité des sociétés modernes à dépasser les conflits par une compréhension mutuelle et une patience vigilante

Stéphane Hessel



 
18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 20:56
Le magazine Marianne prend les armes contre le candidat Sarkozy, en effet les journalistes de l'hebdo ont décidé de révéler certains secrets embarrassants, ce qui je l'espère ouvrira les yeux de certains électeurs.
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"Ce que les grands médias n'osent pas ou ne veulent pas dévoiler :

de Jean-Francois Kahn, avec Serge Maury, Philippe Cohen, Laurence Dequay et le service France de "Marianne"

Glaçant ! Il a dit glaçant. Mais s'il ne l'avait pas dit ?

Car enfin, sept jours avant que François Bayrou ne laisse tomber ce glacial jugement, le généticien Axel Kahn avait déjà, dans Marianne, agité le grelot. Ainsi Nicolas Sarkozy, qui, déjà (ceci explique cela), voulait faire repérer chez les marmots de 2 ans les bourgeons de la délinquance, avait pu, dans Philosophie Magazine, déclarer que, selon lui, la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d'origine génétique, qu'on était en quelque sorte biologiquement programmé pour la déviance ou l'autodestruction, que l'action éducative ou sociale n'y pouvait rien, le rachat ou la miséricorde divine non plus - retour terrifiant du concept eugéniste du gène du crime - sans que, pendant dix jours, aucun journal quotidien ou hebdomadaire, aucune radio ou télévision réagisse.

Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, avant la riposte bayrouiste, notre confrère le Monde, que des dérapages de Le Pen qui allaient beaucoup moins loin faisaient immédiatement monter au créneau, n'avait même pas consacré 10 lignes réprobatrices à cette stupéfiante rémanence de l'idéologie socio-biologique de l'extrême droite païenne. Comme s'il était beaucoup plus dangereux de tacler le patron de l'UMP que de stigmatiser le leader du Front national.

Comme si Sarkozy faisait peur.

Or cette sortie intervenait après l'annonce de la création, en cas de victoire de la droite, d'un « ministère de l'intégration et de l'identité nationale », annonce qui avait littéralement sidéré, et pour cause, la presse allemande, et dont même l'extrême droite autrichienne de Jôrg Haider avait tenu à dénoncer les « nauséeux relents ». Et, surtout, après la série de furieuses philippiques, telles qu'on n'en avait plus entendu depuis quarante ans, inimaginables dans quelque pays européen civilisé que ce soit, relents de propagande stalinienne des années 50 et de rhétorique fascisante d'avant-guerre, qui revenaient à décrire les concurrents du leader UMP, qu'ils fussent centristes ou sociaux-démocrates, comme les candidats protégeant les délinquants, le vol et la fraude, donc du crime, les suppôts des voyous, les représentants du parti des malhonnêtes gens et de la dégénérescence morale, l'anti-France enfin, c'est-à-dire l'incarnation de la haute trahison. Or, cela n'avait nullement empêché que Jean-Louis Borloo, même malheureux comme les pierres, s'aplatisse ; que Simone Veil, fût-ce de la plus mauvaise grâce possible, assure la claque et, dans un premier temps au moins, que les médias, presque tous les grands médias, s'écrasent.
Tant le personnage fait peur.

SES MOTS POUR LE DIRE

Pourquoi ? Parce que ses entreprises de séduction envoûtent. Parce qu'il dispose, partout, et surtout dans les médias, d'amis dans la place et très haut placés ? Ou parce qu'on redoute la brutalité de ses réactions ?

La preuve par l'affaire Azouz Begag. La scène se passe en 2006 : le ministre délégué à l'Egalité des chances, interpellé à propos de quelques fortes saillies du ministre de l'Intérieur, s'excuse : « Je ne m'appelle pas Azouz Sarkozy. » En guise d'agression, on a connu plus destructeur ! Aussitôt, explosion de fureur de Sarkozy qui menace « de casser la gueule de l'insolent » et lui hurle, par saccades rageusement répétitives, qu'il est « un connard, un salaud, qu'il ne veut plus jamais le voir sur son chemin ». On imagine, un instant, Malek Boutih racontant, dans un livre, que Ségolène Royal lui a aboyé à la figure que François Hollande allait « lui casser la gueule » parce qu'il aurait osé murmurer : « Je ne m'appelle pas Malek Royal. » Aussitôt, invitation sur tous les médias à raconter l'histoire, comme l'ex-socialiste Eric Besson. Là, service minimum. C'est Sarkozy qui a obtenu, comme toujours, le temps de parole. Pour expliquer que ce était là qu'infâme menterie. D'ailleurs, a-t-il expliqué sur iTélé, il « croit n'avoir jamais rencontré Azouz Begag ». Surréaliste ! Depuis deux ans, ils font partie du même gouvernement. On imagine ce que signifierait le fait qu'effectivement, bien que siégeant sur les mêmes bancs et participant aux mêmes conseils, Sarkozy ait refusé de voir Begag !

Pour une fois, cependant, le démenti sarkozyen fait flop. Tout le monde sait, en effet, que les mots que rapporte Azouz Begag sont les siens et pas les pires ; que ces derniers jours, par exemple, il n'a cessé de traiter de « connards » ses propres conseillers et animateurs de campagne, accusés d'être responsables de la moindre difficulté de campagne. Un article qui le défrise dans Libération ? Il téléphone au propriétaire, qui est un ami : « Vous êtes un journal de merde ! Avec des journalistes de merde ! » Il refuse, contrairement à Royal et à Bayrou, pourtant très maltraité par Libé, de se rendre dans ce journal pour un entretien avec la rédaction : « Libé n'a qu'à se déplacer ! ». Il considère qu'il n'a pas été reçu à France 3 national avec les honneurs qui lui sont dus. A l'adresse de la direction il hurle : « Si je suis élu, je vous ferai tous virer ! »

INSULTES...

C'est d' « enculés » que se font traiter les confrères d'une radio qui lui ont apparemment tapé sur les nerfs... qu'il a sensibles. Il soupçonne un journaliste d'être favorable à François Bayrou. « Ils couchent ensemble », commente-t-il. Evoquant certains de ses adversaires, il prévient, carnassier : « je vais tous les piquer. Les niquer ! » Plus macho, tu ouvres un harem. Parlant de Michèle Alliot-Marie, qu'il soupçonnait, à tort, d'avoir joué un rôle trouble dans l'affaire Clearstream, ne l'appelle-t-il pas « la salope » ? L'économiste et expert financier Patrick Artus critique certaines propositions du candidat UMP Il reçoit aussitôt un mail de son chef de cabinet « On s'en souviendra ! » Même expérience rapportée par un industriel qui eut le malheur de déplaire « On se retrouvera. On est pour moi ou contre moi ! » « Je n'ai jamais été confronté, raconte ce patron, à un entourage aussi agressif, aussi belliqueux. » Pourquoi le préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de police, est-il débarqué du jour au lendemain : parce qu'il aurait ricané des ennuis conjugaux du ministre !

Une enquête télé avait été réalisée dans les Hauts-de-Seine. Elle montrait l'incroyable pesanteur des pressions (avec carotte et bâton, promesses et chantage) qui se sont exercées sur les élus UDF de ce « Sarkoland » pour qu'ils lâchent Bayrou. V enquête en question a été « trappée », comme on dit, sur ordre de la direction. Elle aurait déplu ! Sur une radio, interdiction a été faite à un confrère de rappeler, statistiques à l'appui, que le bilan du ministre en matière de sécurité n'est pas bon. Ça eût dérangé !

IL N'A PLUS BESOIN D'INTERVENIR

Or, comme on ne prête qu'aux riches, on soupçonne systématiquement Sarkozy d'être intervenu. Mais, le plus souvent, ce n'est pas le cas. Ce n'est pas la peine. Il n'a même pas besoin. Quand Paris Match avait publié un reportage sur les amours new-yorkaises de Cécilia et de son chevalier servant, il avait, effectivement, proclamé à la cantonade qu'il aurait la peau du directeur de la rédaction, Alain Genestar. Mais il en resta là. Mieux il obligea Arnaud Lagardère à attendre plusieurs mois avant de le virer. Au Journal du dimanche, mieux encore : parce qu'il avait appris qu'on s'apprêtait à virer le directeur de la rédaction du journal, soi-disant pour lui complaire, il n'intervint cette fois, après avoir reçu et sans doute retourné le confrère, que pour exiger qu'il reste en place. Il a même tenu à donner son avis sur la journaliste politique que devrait embaucher une radio et sur le directeur que ne devrait pas engager Libération ! Ne prend-il pas un malin plaisir à lancer aux journalistes qui lui font cortège : « je connais très bien votre patron. Je sais ce qui se passe dans votre rédaction. »

On s'interroge donc : outre ses très fortes accointances avec les grands patrons des groupes de médias, est-ce la crainte qu'il suscite, la peur des représailles s'il est élu, qui expliquent cette relative impunité dont bénéficie Sarkozy quand il tient des propos ou prend des initiatives qui, venant de Le Pen ou de Ségolène Royal, provoqueraient une irruption réprobatrice dans le landernau ?

Pourquoi toutes ces angoisses affichées en privé, peut-être excessives, mais qui ne s'expriment jamais en public : cette star de la télévision évoque, en cas de victoire du candidat UMP, « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ; cette consoeur de LCI se dit « terrorisée à l'idée d'une présidence sarkozyste » ; cette journaliste du Figaro, qui connaît bien le candidat, et livre une description effectivement assez dantesque de son caractère. Mais pas question de se dévoiler. Il fait peur. « Ma rupture avec lui, confie Jean-François Probst, ex-secrétaire général adjoint du RPR des Hauts-de-Seine et collaborateur de Charles Pasqua, c'est le gaullisme. Je voulais, j'espérais qu'il serait l'homme de rassemblement. Or, il ne cesse de semer la division. Et j'ai passé l'âge de me laisser impressionner par un Hortefeux hystérique. » Mais les autres ?

LES CONFRÈRES ETRANGERS OSENT, EUX !

Les confrères étrangers, eux, n'ont évidemment pas ces pudeurs. Le correspondant à Paris d'une radio suédoise interroge tout de go : « Sarkozy ne représente-t-il pas un risque de dictature ? » Un journaliste de la télévision croate qui a suivi le candidat dans ses pérégrinations en dresse un portrait, d'ailleurs exagéré, à faire dresser les cheveux sur la tête. Le Süddeutsche Zeitung Munich dépeint « un macho sans scrupule et brutal qui joue avec la peur des gens ». Le Frankfurter Allgemeine Zeitunglui décerne le prix de « l'homme politique le plus ambitieux et plus impitoyable d'Europe qui n'a pas de vraie conviction, mais s'aligne sur l'humeur du peuple ». Le quotidien espagnol El Pais voit en lui un héritier populiste des « régénérationnistes de la droite espagnole de la fin du XIX> siècle ». Le Tageszeitung de Berlin (de gauche, il est vrai) décrit un George Bush tricolore qui veut imposer en France l'idéologie de la droite néoconservatrice américaine. La presse italienne insiste sur sa proximité avec la droite postfasciste de la péninsule (qui s'est, avec Gianfranco Fini, ouverte à la modernité). Si la presse conservatrice britannique identifie volontiers, avec admiration, Sarkozy à Mme Thatcher, la plupart des journaux européens, en particulier scandinaves, l'assimilent plutôt à un aventurier néobonapartiste qui représenterait une grave menace pour la démocratie.

LA PEUR DE LA TRAPPE

En France, en revanche, tout se passe comme si ce type d'analyse était indicible. On n'ose pas. On a peur. De quoi ? Des représailles si Petit César l'emporte ? De la trappe qui s'ouvrira aussitôt ?

Celle qui s'est ouverte, par exemple, sous les pieds de la députée UMP Nadine Morano. Elue de Lorraine, fervente sarkozyste, talentueuse femme de tempérament, n'ayant pas froid aux yeux, elle faisait partie de la task force du candidat. Et, soudain, à la trappe ! Officiellement, parce qu'un reportage diffusé sur France 3 lui a attribué un rôle un peu ridicule. Mais il se trouve qu'étant l'une des rares à oser s'adresser avec franchise à son héros elle lui avait fait remarquer que, entouré d'une nuée de courtisans qui passaient leur temps à chanter ses louanges et sa gloire, il était devenu allergique à la moindre remarque critique. Elle s'était en outre inquiétée de sa tendance à s'immerger compulsivement dans les sondages qui lui renvoyaient constamment sa propre image. Résultat : out ! « Cramée », disent les « bonnes camarades » de la pécheresse. Il fait peur.

Eh bien, il est temps de soulever cette chape de plomb. De braver cette conspiration du silence.

CATHERINE NAY ENTRE LES LIGNES

Il y a quelques mois, Guillaume Durand consacrait deux heures de son émission « Esprits libres », au livre plutôt hagiographique de Catherine Nay consacré à Nicolas Sarkozy. Les livres hostiles au candidat UMP, assez nombreux, n'ont jamais eu cette chance. Or la lecture de cet ouvrage, honnête malgré tout, laisse une impression étrange. Certes il est censé vanter les qualités du « grand homme » ; mais, en même temps, et au second degré, il en dresse un portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d'un homme dont l'unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir. L'histoire qui le fascine, c'est la sienne ; de l'humanité, il ne retient que sa part ; son ascension, à quoi se réduit son seul idéal, débouche sur l'arrivée au sommet qui constitue son seul rêve. Il ne lit qu'un livre, celui dont son ambition constitue la trame. N'écoute qu'une seule musique, celle qui lui permet sans répit de chanter son épopée. Aucune ouverture sur une autre perspective que celle dont sa personne dessine l'horizon, sur un autre monde que celui dont il occupe le centre.

Analyse-t-il les changements qui se produisent autour de lui, dans la société ? Non... Mais, sans cesse, il revient sur le seul changement qui l'obsède et rythme ses discours : son propre changement, dont il fait comme un ressort. « C'est vrai, explique-t-il à Catherine Nay, j'étais égoïste, dépourvu de toute humanité, inattentif aux autres, dur, brutal... Mais j'ai changé ! » Sans cesse ensuite, au grand désarroi de ceux qui l'idolâtraient quand il était, à l'en croire, si mauvais, il fera l'aveu de tout ce que lui reprochent ses adversaires pour mieux magnifier l'ampleur des métamorphoses par quoi il se transcende. Quitte à se révéler, à l'usage, plus égotique et plus brutal encore. Au philosophe Michel Onfray il déclare, dans Philosophie Magazine : « Je vais peut-être vous consterner, mais je suis en train de comprendre la gravité des choix que j'ai faits. Jusqu'à présent, je n'avais pas mesuré. »

IL N'A PAS LE DROIT DE LE DIRE

Finalement, le livre de Catherine Nay, bien que non suspect de malveillance, ne révèle-t-il pas une certaine folie et des pulsions autocratiques chez cet homme qu'elle qualifie elle-même de « bonapartiste » ? L'hypothèse formulée suscite, aussitôt, une levée de boucliers indignée sur le plateau de l'émission. On n'a pas le droit de dire ça ! Verboten ! Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, siffle le hors-jeu. Lequel Giesbert, pourtant, ne se gêne nullement pour déclarer Dominique de Villepin passible de l'asile d'aliénés. Un talentueux éditorialiste de droite convient, en coulisse, qu'il y a « un vrai problème ! ». Halte là ! On n'a pas le droit de dire ça ! C'est tabou !

Pourtant, sur toutes les ondes. Eric Besson, l'ex-responsable socialiste, a pu expliquer que Ségolène Royal, Bécassine dangereusement allumée, déjà comparée par Brice Hortefeux à Pol Pot, au fasciste Doriot et à Staline, représente un mixte du maréchal Pétain et du général Franco.

Concernant Chirac, Villepin, Le Pen ou José Bové, on peut également tout oser. Ce n'est qu'à propos de Nicolas Sarkozy qu'on n'aurait « pas le droit de dire ça ! ». Mais qu'en revanche il serait loisible, comme Paris Match la semaine dernière, de lui consacrer, sur des pages et des pages, des dithyrambes grotesques dignes de Ceausescu, certains journalistes de ce magazine dussent-ils nous avouer qu'ils en auraient « pleuré de honte », mais qu'on ne peut rien contre un ordre d'en haut ! (L'Express a même fait, sur deux pages, ce titre ubuesque : « Sarkozy : il gardera son calme. »)

ET, POURTANT, EN PRIVE, ILS LE DISENT

Tous les journalistes politiques savent, même s'ils s'interdisent (ou si on leur interdit) d'en faire état, qu'au sein même du camp dont Sarkozy se réclame on ne cesse de murmurer, de décliner, de conjuguer. Quoi ? Ça ! Lui confier le pouvoir, c'est, déclara Jacques Chirac à ses proches, « comme organiser une barbecue partie en plein été dans l'Estérel ». Claude Chirac a, elle, lâché cette phrase : « J'aurais préféré Juppé. Lui, au moins, c'est un homme d'Etat. » Le ministre libéral François Goulard ne le dissimule pas : « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l'achat ou la mort de l'adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d'humanisme. « Chirac, lui, a le souci des autres, de l'homme. Sarko écrase tout sur son passage. Si les Français savaient vraiment qui il est, il n'y en a pas 5 % qui voteraient pour lui. »

Un des plus importants hiérarques l'UMP, officiellement soutien fervent du candidat (comment faire autrement ?) renchérit : « Sarkozy, c'est le contraire de l'apaisement. Chirac, vous verrez, on regrettera. Lui, il n'a jamais eu de mots violents. » « Attention, met en garde le minis de l'Agriculture, Dominique Bussereau, on va très vite à la révolte aujourd'hui. « La France, c'est du cristal », dit, inquiet Jean-Pierre Raffarin.

Dominique de Villepin a mis sa langue dans sa poche. Il n'en pense pas moins... que Sarko « a loupé sa cristallisation » ; que « sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l'empêchent d'atteindre à hauteur de la présidence ». Les chiraquiens du premier cercle, Henri Cuq (ministre délégué aux Relations avec le Parlement) ou Jérôme Monod, le conseiller, ne veulent pas déroger à la consigne du silence. Mais, en petit comité, les mêmes mots reviennent : « Ce garçon n'est pas mûr. Il n'est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l'affrontement partout, et non à rassembler. » D'autres brodent « C'est un enfant qui n'atteindra jamais l'âge adulte. » A quoi Roselyne Bachelot réplique : « Mais tous les hommes sont immatures ! » On ne parle plus, on n'ose plus parler, comme hier - du moins tout fort -, de « malfrat » ou de « petit voyou » (pourtant, ce qu'on l'a entendu !). Mais, dans les coulisses de l'Elysée, on laisse simplement tomber : « On fait confiance au peuple français ! » Et, justement, il y a encore trois semaines, on se communiquait, en jubilant, les sondages qui indiquaient une montée en puissance de François Bayrou. Non point qu'on l'aime, celui-là, ce « démocrate-chrétien jésuitique » mais, enfin, on ne va pas « laisser la France tomber entre les mains de Catilina », dangereux aventurier populiste romain dénoncé par Cicéron.

COMME UNE BANDE DES « CITES »

Un député UMP spécialiste des problèmes juridiques, eut le malheur de s'opposer au ministre de l'Intérieur à propos des « peines plancher ». Il est, et reste, sarkozyste. Pourtant, il fait part de son effarement. Cette simple prise de distance lui valut d'être désigné du doigt, menacé de représailles, ostracisé parle clan avec une violence « digne d'une bande des cités ». C'est d'ailleurs un ex-haut responsable du RPR qui raconte : « En septembre 1994, aux journées parlementaires de Colmar, alors que Balladur était donné gagnant par tous les sondages, on eut affaire à la garde rapprochée de Sarkozy.

Elle respirait l'arrogance, elle y allait de toutes les menaces. On disait aux députés restés fidèles à Chirac qu'il allait "leur en cuire" »L'ancien vice-président du RPR des Hauts-de-Seine Jean-François Probst confirme : « Sarkozy croit toujours, comme en 1995, qu'il peut intimider les gens. Quand je l'ai rencontré, dans les années 80, il avait déjà ses qualités - énergie, ténacité -, et ses défauts, dont j'imaginais qu'il les corrigerait. Je pensais, notamment, qu'il comblerait son inculture. Bernique ! Il n'a fait que courir d'une lumière l'autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s'ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu'il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. »

Bien sûr, si les chiraquiens maintenus, les derniers villepinistes, les ultimes vrais gaullistes, quelques libéraux ou ex-centristes ralliés à l'UMP confient, à qui veut les entendre (mais les journalistes qui les entendent n'en rapportent rien), que l'hypothèse d'une présidence Sarkozy les terrifie ; qu'il y a « de la graine de dictateur chez cet homme-là » ; que, constamment, « il pète les plombs », de très nombreux élus UMP, les plus nombreux, sont devenus des groupies enthousiastes de l'homme qui seul peut les faire gagner et dont personne ne nie les formidables qualités de battant. Et le courage. Mais même eux n'étouffent pas totalement leur inquiétude et soulignent volontiers sa violence. « Oui, c'est vrai, reconnaît l'un d'eux, il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté. » « Il n'est vraiment totalement humain, confie un autre, que quand il s'agit de lui-même. » « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, admettent-ils tous, mais il s'arrange, il mûrit, il se densifie. » Voire...

UN LOURD SECRET

Donc, il y aurait, s'agissant du caractère de Sarkozy et de son rapport à la démocratie, comme un lourd secret qui, au mieux, préoccupe ses amis, au pis, angoisse ou affole ceux qui savent, un terrible non-dit dont bruissent les milieux politico-journalistiques, mais que les médias s'interdisent, ou se voient interdire, de dévoiler. Il fait peur ! La gauche elle-même participe de cette occultation. Sans doute s'attaque-t-elle à Sarkozy, parfois même avec outrance et mauvaise foi. Mais que lui reproche-t-elle ? D'être de droite, ou même, stigmatisation suprême, une sorte de « néoconservateur américain à passeport français », comme le clamait Eric Besson avant de retourner sa veste. Est-ce un crime ? La diabolisation de la différence est aussi contestable venant d'un bord que de l'autre. Le débat démocratique implique qu'il y ait une gauche, un centre, une droite, cette dernière n'étant pas moins légitime que ses concurrents. De même qu'une partie de l'opinion reproche au PS d'avoir trahi l'idéal socialiste ; de même une autre partie, importante, estime que Jacques Chirac a blousé son électorat en menant une vague politique de « centre gauche » et exige un fort coup de barre à droite.

C'est cette aspiration « à droite toute » que Sarkozy incarne avec énergie et talent. Le combattre n'exige nullement qu'on criminalise a priori cette incarnation.

IL EST DE DROITE, ET APRES ?

Oui, Sarkozy, en son tréfonds - et même si on l'a convaincu de ne plus rien en laisser paraître -, est « atlantiste » et entend rompre avec la politique gaulliste d'« orgueilleuse » prise de distance à l'égard des Etats-Unis. Oui, il se réclama de George Bush à l'époque où celui-ci triomphait ; oui, il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; oui, ses convictions en matière économique et sociale en font plus le disciple de Mme Thatcher que de Philippe Séguin ; oui, il se sent beaucoup plus proche du modèle néolibéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l'ont façonné les gaullistes, les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Le publicitaire Thierry Saussez, qui lui est tout acquis, explique que « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises ». Tout est business.

Mais, finalement, en tout cela, il ne se distingue guère des droites européennes qui, comme lui, veulent démanteler l'Etat providence et approuvèrent la guerre de George Bush en Irak.

Au demeurant, son pragmatisme, son cynisme même, son « populisme » de tonalité bonapartiste, son intelligence instinctive, ne permettent nullement de le décrire en ultralibéral ou en idéologue illuminé. Enfin, même si sa proximité avec la droite néofranquiste espagnole ou berlusconienne italienne n'en fait effectivement pas un « modéré », loin de là, et même si la rhétorique agressivement extrémiste qu'il déroule, depuis quelques semaines, le déporte loin du centre, le qualifier de « facho » ou de « raciste », comme s'y risque l'extrême gauche, est une stupidité.

Pourquoi faudrait-il (à condition de ne pas abuser des camouflages logomachiques comme le fait le champion UMP quand il cite jean Jaurès ou multiplie les envolées « ouvriéristes ») que se situer à droite constitue, en soi, un délit ? On accuse également Sarkozy, ici de soutenir « l'Église de Scientologie », et là d'avoir promis à Chirac une amnistie contre son soutien. Mais il n'existe aucune preuve. Donc, on ne retient pas.

CETTE VERITE INTERDITE

Le problème Sarkozy, vérité interdite, est ailleurs. Ce que même la gauche étouffe, pour rester sagement confinée dans la confortable bipolarité d'un débat hémiplégique, c'est ce constat indicible : cet homme, quelque part, est fou ! Et aussi fragile. Et la nature même de sa folie est de celle qui servit de carburant, dans le passé, à bien des apprentis dictateurs.

Oh, évidemment, cela se murmure, au point même de faire déjà, au sein de la couche supérieure de la France qui sait, et au fond des souterrains de la France qui s'en doute, un boucan d'enfer. Les médiateurs savent, les décideurs le pressentent. Mais les uns et les autres ont comme signé un engagement : on ne doit pas, on ne doit sous aucun prétexte, le dire.

Etrange atmosphère que celle qui fait que, dans cette campagne électorale, ce qui se dit obsède peu, mais ce qui obsède énormément ne se dit pas ; que ce dont on parle au sein des médias et chez les politiques, les médias, précisément, et les politiques n?en parlent pas !

« Fou », entendons-nous : cela ne rature ni l'intelligence, ni l'intuition, ni l'énergie, ni les talents du personnage. « Fou » au sens, où, peut-être, de considérables personnages historiques le furent ou le sont, pour le meilleur mais, le plus souvent, pour le pire. Ecoutons ce que nous confie ce député UMP, issu de l'UDF, officiellement intégré à la meute « de Sarkozy » : « On dit qu'il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles.

Jamais je n'ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko est une sorte d'aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »

PLUS FORT QUE LUI...

Au fond, où est le mystère ? Sarkozy, c'est peut-être une qualité, est transparent. Aux autres et à lui-même. Moins il regarde, plus il se montre, s'affiche, se livre. D'autant, comme le reconnaît un publicitaire qui a travaillé pour lui, qu'il ne sait pas se réfréner, se contraindre. « Il est tellement fort, ajoute-t-il drôlement, qu'il est plus fort que lui. » La raison ne parvient jamais à censurer son tempérament. Prompt à interdire, il ne sait pas s'interdire. Quelque chose en lui, d'irrépressible, toujours, l'entraîne au-delà. « Sur un vélo, rapporte Michel Drucker qui a souvent pédalé à ses côtés, même quand il s'agit d'une promenade, il se défonce comme s'il devait constamment battre un record. »

Tous ses proches emploient spontanément la même expression : « Il ne peut pas s'empêcher » Par exemple, de dire du mal de Chirac, même quand la prudence exigerait qu'il s'en abstienne. Ainsi, en 1994, cette salve : « L'électroencéphalogramme de la Chiraquie est plat. Ce n'est plus l'Hôtel de Ville, c'est l'antichambre de la morgue. Chirac est mort, il ne manque plus que les trois dernières pelletées de terre. » Il ne peut pas s'empêcher, non plus, de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre en direction de ceux, de son propre camp, qui ne sont pas de sa bande ou de sa tribu. « Jamais, peut-être, un leader politique n'avait aussi systématiquement pris son pied- dixit une de ses victimes au sein de l'UMP-à assassiner, les unes après les autres, les personnalités de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. »

Après la défaite de 1995, ne s'est-il pas livré, dans le journal les Echos, sous pseudonyme, à une descente en flammes de ses propres comparses : François Fillon ? « Un nul qui n'a aucune idée. » Michel Barnier ? « Le vide fait homme. » Philippe Douste-Blazy ? « La lâcheté faite politicien. » Alain Juppé ? « Un dogmatique rigide. Fabius en pire. » Quant à Villepin, il s'est plu, si l'on en croit Franz-Olivier Giesbert, à lui promettre de finir « pendu au croc d'un boucher ». Vis-à-vis des autres, fussent-ils des amis politiques, aucune tendresse ! Jamais !

IL SUFFIT DE L'ÉCOUTER

Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l'écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement. Que raconte-t-il ? Lui ! Qui prend-il comme témoin ? Lui ! Qui donne-t-il en exemple ? Lui ! Il est, jusqu'au délire parfois, sa propre préférence. Jamais hors « je ». Ce « je » qui, à l'entendre, est forcément « le seul qui », « le premier à », « l?unique capable de », « le meilleur pour ». Comme si l'univers tout entier était devenu un miroir qui ne lui renvoie plus que son reflet, quitte à entretenir constamment chez lui l'angoisse que le miroir lui dise un jour, comme à la marâtre de Blanche Neige, qu'il n est « plus la plus belle ».

C?est pourquoi, d'ailleurs - et même ses proches s'en effarent-, il vit constamment immergé dans les enquêtes d'opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l'évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s'exprime ? On la caresse dans le sens du poil. Le public veut des expressions de gauche ? On lui en servira. Une musique d'extrême droite ? On la lui jouera. Il a même été jusqu'à faire l'éloge de la violence sociale... des marins pêcheurs.

Il commande tellement de sondages qu'il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l'Ifop des sondages, publiés dans le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage (sur l'affaire de Cachan ou la polémique avec les juges) ne permettaient pas d'autres réponses que celles qui le plébiscitaient.

IL EST « LE SEUL QUI... »

Etrangement, si, constamment confronté à son reflet, il ne cesse d'intervenir pour en corriger les ombres, sa capacité d'écoute (ou de lecture) est extrêmement faible. Invite-t-il des intellectuels médiatiques à déjeuner au ministère de l'Intérieur que l'un d'eux, Pascal Bruckner (qui pourtant le soutient), explique que, loin de s'imprégner de leurs analyses, il a pratiquement parlé tout seul. Reçue par lui, la démographe Michèle Tribalat lui écrit « J'ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n'imaginez pas qu'un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » D'ailleurs, il refuse les débats. Lors de ses prestations télévisées, on s'arrange pour qu'il n'ait jamais de vrais contradicteurs pouvant exercer un droit de suite. Le plus souvent, il choisit, d'ailleurs, lui-même les autres intervenants.

Cette abyssale hypertrophie du moi, à l'évidence, entretient chez Sarkozy cette hargne de conquête, de contrôle, cette boulimie de pouvoir exclusif, le conduit à éradiquer toutes les concurrences potentielles et à neutraliser, à étouffer contestations et critiques. Il suffit, d'ailleurs, de l'écouter, mais aussi de le regarder « être » et « faire ». Jamais il ne se résout à n'être qu'un membre, fût-ce le premier, d'un collectif. Forcément l'unique, le soleil autour duquel tournent des affidés. D'où sa prédilection pour un entourage de groupies de grandes qualités et de grands talents, à la vie à la mort, « une garde rapprochée » comme on dit, mais aussi de porte-serviettes et de porte-flingues, de personnages troubles encombrés de casseroles et de transfuges. Avec eux, peu de risques !

DOUBLE DISCOURS

Il y a, chez Sarkozy, une incroyable dichotomie du discours (ou plutôt du double discours). Seul peut l'expliquer le fait que le rapport à lui-même est, chez lui, à ce point central que cette centralité de l'ego épuise en elle-même, et donc en lui-même, toute contradiction. Ainsi, au lendemain de ses brutales tentatives de criminalisation de ses concurrents, Bayrou l'ayant épinglé sur l'affaire du déterminisme génétique, il déclare benoîtement « Un candidat devrait s'abstenir de toute attaque contre ses adversaires ! » Le jour même où il décide de jouer à fond, contre les candidats qui lui sont opposés - et avec quelle violence ! -, la stratégie guerrière de l?affrontement manichéen, il présente un opuscule dans lequel il explique (sous la rubrique « J'ai changé ») qu'il eut, certes, sa phase brutale, mais qu'il est désormais totalement zen et apaisé. Azouz Begag, dans son récit, rapporte que, lorsqu'il osa critiquer l'emploi du mot « racaille », le ministre de l'Intérieur hurla qu'il s'agissait d'un scandaleux manque de solidarité gouvernementale, qu'il était inconcevable qu'un ministre critique un collègue. Or, depuis des mois, il avait lui-même déclenché un tir nourri contre Chirac et Villepin, son président de la République et son Premier ministre.

D'une façon générale, il en appelle volontiers à une solidarité sans faille des siens, tout son camp devant se mettre à sa disposition, mais, pendant la crise du CPE, alors qu'il avait lui-même, le premier, préconisé ce type de contrat de travail, non seulement il en pointa soudain l'inanité et exigea son retrait, mais, en outre, il incita l'un des leaders de la révolte estudiantine à « tenir bon ». Il s'agissait, évidemment, d'achever Villepin.

COMME ON ASSASSINE TOUS LES CONCURRENTS...

A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c'est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l'espoir d'un étouffement, l'industriel Poullain, le patron d'une société de revêtement, e emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C'est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l'affaire d l'appartement d'Hervé Gaymard, en qui voyait un adversaire.

C'est lui encore qui fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé e machine à broyer et achever Dominique de Villepin. Quand, dans un grand meeting parisien, il lança que la victoire d oui au référendum européen permettrait de sortir, enfin, du modèle social fiançai n'était-il pas conscient qu'il favorisait de sorte le camp du non et, par voie de conséquence, plombait le pauvre Jean-Pierre Raffarin ? Autrement dit, soyez avec moi qui ai profité de toutes les occasions pour être contre vous. En fait Sarkozy vit ses contradictions comme une cohérente unicité de parcours dès lors que c'est lui, l'unique, le point central, qui porte et justifie cette cohérence. Ainsi, lorsqu'il accuse ses concurrents, de gauche ou centristes, d'être les candidats de la fraude, de la voyoucratie et de la dégénérescence morale, c'est le jour où Tapie, l'un des rares affairistes qui lui manquait encore, se rallie à lui.

FAILLITE MORALE, DIT-IL

Quelle capacité d'auto-amnistie cela révèle !

Car, enfin, se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu'on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l'espace dont on a, toujours comme maire, financé l'aménagement, est-ce un exemple d'attitude hautement morale ? Permettre, après qu'on fut devenu ministre, à son ancien cabinet d'avocats, en partie spécialisé dans les expulsions de locataires après vente à la découpe, de continuer à porter son nom - société Arnault Claude Nicolas Sarkozy-, ce qui s?avère d?autant plus intéressant qu'on continue à détenir un gros paquet d'actions et à toucher des dividendes -, est-ce le modèle même du comportement impitoyablement moral ? Publier un livre consacré à l'ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?

Est-ce une moralité sans faille qui permit à Thierry Gaubert d'organiser son vaste système de gestion arnaqueuse du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine à l'ombre des réseaux sarkozystes dont il fut, un temps, l'un des principaux rouages ? Est-ce sous le drapeau de la moralité qu'on envoya de gros clients très évasifs au banquier suisse Jacques Heyer qui, d'ailleurs, consuma leur fortune (celle de Didier Schuller en particulier) ? Les rapports d'affaires (ou de tentatives d'affaires) avec l'intermédiaire saoudien Takieddine étaient-ils placés sous le signe de l'intégrisme moral ? Le soutien constant apporté aux intérêts du groupe Barrière dans les casinos et les machines à sous ne fut-il dicté que par des considérations moralistes ? Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s'en être abstenu ?

UN SYSTEME CLANIQUE

Sarkozy n'est pas du tout un malhonnête homme. Simplement il est, fût-ce à son corps défendant, le pur produit d?un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d?Harcourt, l?ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l?irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d?ailleurs à présider l?établissement public.

Son suppléant, en tant que parlementaire, fut d'ailleurs le maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, puis sa fille qui, bien qu'adjointe à la mairie de Puteaux, bénéficia en même temps d'un emploi fictif à la mairie de Neuilly. Quand Sarkozy voulu récupérer son siège de député, hop ! , on la nomma au Conseil économique et social. Devenu, à tort ou à raison, le symbole d'une certaine « ripouïsation » d'un demi-monde de politiciens locaux, Ceccaldi-Raynaud, petit dirigeant socialiste en Algérie française, dû regagner précipitamment la métropole à la suite des graves accusations dont il était l'objet, y compris d'avoir toléré des mauvais traitements dans un camp de prisonniers dont il était responsable. En France, élu de la gauche SFIO à Puteaux, il passa à droite et, lors de l'une de ses premières campagnes électorales, ses gros bras tuèrent un militant socialiste et en blessèrent d'autres.

Ensuite, il traîna derrière lui tellement de casseroles (dernière affaire : il est mis en examen dans une affaire de marché truqué de chauffage urbain) qu'il devint une sorte de mythe. Sarkozy, ce qui plaide peut-être en faveur de son sens de la fidélité, ne l'a jamais lâché, même quand, ministre des Finances, il aurait pu ou dû. Quand la fille Ceccaldi-Raynaud, députée-maire à son tour, mécontente des critiques d'un journaliste blogueur, laisse publier sur le site de la mairie une lettre laissant supposer une inclinaison infamante, Sarkozy ne moufte toujours pas. Il resta pareillement fidèle à son grand ami le député-maire de Levallois Patrick Balkany.

Quand ce dernier, archétype lui aussi du roi de la magouille affairisto-municipale, employeur à son seul profit du personnel de la mairie, accablé par la justice et accusé, en prime, de se livrer à des fellations sur menace de revolver, écarté du RPR, est défié par un gaulliste clean, Olivier de Chazeaux, qui soutint Sarkozy ? Patrick Balkany. C'est-à-dire le délinquant. Notons que les Levalloisiens, par suite d'une gestion que soutient Sarkozy, supportent une dette de 4 000 à 6 000 ? par habitant. C'est, d'ailleurs, le cabinet d'avocats Sarkozy qui défend, en autres, la mairie de Levallois, laquelle accumule les contentieux.

QUI SONT SES SOUTIENS ?

Faut-il rappeler que ses principaux et premiers supporteurs dans le monde politique ne furent et ne sont pas spécialement vêtus de probité candide Alain Carignon, Gérard Longuet, Thierry Mariani, Manuel Aeschlimann (150 procédures, 600 000 ? de frais d'avocats par an) et même Christian Estrosi n'ont pas précisément défrayé la chronique à cause de la blancheur immaculée de leur curriculum vitae. Il paraît même que Pierre Bédier en pince désormais pour lui.

Quant à son fan-club, qui prétendra qu'il n'est constitué que de parangons de vertu : Doc Gyneco, chargé comme un sherpa, Johnny Hallyday qui répudie la France pour ne plus payer d'impôts, comme Jean-Michel Goudard, l?un de ses principaux conseillers en communication, Antoine Zacharias, le Napoléon des stock-options ?

Certes, à l'image de Simone Veil ou de l'écrivain Yasmina Reza, de très nombreuses personnalités de grande qualité, représentant tous les milieux et toutes les professions, soutiennent également Sarkozy, y compris certaines en provenance d'une haute intelligentsia réputée de gauche, mais droitisée par leur soutien à la guerre d'Irak. Reste que le profil de ses partisans les plus enthousiastes et les plus engagés, y compris les plus faisandés des ex-petits marquis mitterrandolâtres, ne font pas nécessairement de Sarkozy (dont il n'est pas question de mettre en doute l'intégrité ou l'allergie à la déviance) le mieux placé pour dépeindre l'ensemble de ses adversaires en défenseurs de la fraude, de la délinquance et de la décadence morale.

« L'IDENTITÉ NATIONALE », PARLONS-EN...

Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de « l'identité nationale » ? Mais qui se déclarait « fier d?être surnommé Sarkozy l'Américain » ?

Qui affirma, aux Etats-Unis, qu'il s sentait souvent « un étranger dans son propre pays » ?

Qui regretta que la France ait brandi son droit de veto pour s'opposer à la guerre d'Irak ?

Qui stigmatisa, depuis l'Amérique « l'arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU ?

Qui, avant de confier au chiracoséguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon ?

Nicolas Sarkozy pourrait d'ailleurs largement figurer dans la rubrique « Ils ont osé le dire », tant ses propos, depuis quinze ans, illustrent éloquemment tout ce qui précède, c'est-à-dire une dichotomie rhétorique qui se cristallise dans l'unicité de son exaltation du moi !

Citons, presque au hasard : « Il y en a combien qui peuvent se permettre d'aller à La Courneuve ? Je suis le seul [toujours le seul !] à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul ! » « J'irai systématiquement, toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j'y resterai le temps nécessaire » (2005).

« Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l'UMP] en novembre. » « Racaille, le vocable était sans doute un peu faible. »

« Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (avril 2004).

« Maintenant, dans les réunions publiques, c'est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l?impression qu'on s'est vraiment parlé » (le Figaro, mai 2005).

« Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres. »

« Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu'à ce que les téléspectateurs en aient la nausée » (1995).

« Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c'est de la rassurer, non de l'inquiéter La réforme doit être comprise comme un ciment, non comme une rupture » (juillet 2006 dans Témoignages).

« Je n'aime pas étaler ce qui, finalement, appartient à ma vie privée. »

« La France souffre de l'égalitarisme et d'un état de nivellement. »

« Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d'afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (juin 1992).

« Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée. »

On nous dira, ensuite : il faut lui faire confiance, il faut le croire. Mais où est le filet de sécurité ?

LE VRAI DANGER

On évoque obsessionnellement le danger Le Pen. Il existe un risque, en effet. Un terrible risque que, comme en 2002, le leader de l'extrême droite déjoue tout les pronostics et porte ainsi un nouveau coup à notre système démocratique. Mais tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à son adversaire - concurrent de droite (à l'égard duquel il fait preuve d'une certaine indulgence), ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu - et il peut l'être -, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d'une majorité au Conseil constitutionnel, au CSA et au sein de la plupart des institutions du pays.

Hier, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu'il n'était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu'elle était ironique à l'égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d'un grand magazine également, parce qu'ils avaient importuné Sarkozy ; Yannick Noah était censuré, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n'a échappé aux efficaces pressions de Sarkozy.

Voter Sarkozy n'est pas un crime. C'est même un droit. Nous ne dirons pas, nous, que ce candidat représente la fraude, la délinquance, l'anti-France et la faillite morale.

Nous voudrions simplement qu'on se souvienne plus tard - quitte, ensuite, à nous en demander compte - que nous avons écrit qu'il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger.

S'il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix. Nous l'acceptons !"

14 au 20 avril 2007 / Marianne

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Votez malin!
Merci,
La chroniqueuse

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17 avril 2007 2 17 /04 /avril /2007 10:23

On reproche beaucoup de choses à la candidate du PS: Elle n'aurait pas de charisme, pas de programme, aurait dit trop de "boulettes" pour être prise au sérieux, elle afficherait une image trop maternelle, ne serait pas assez à gauche bref il est clair qu'elle souffre d'un problème d'image... C'est ce qui me gène d'ailleurs, car j'ai la désagréable impression qu'on focalise trop sur son image et pas assez sur ses idées car soyons sérieux, bien sûr qu'elle a un programme, encore faut-il s'y intéresser...
Voici les 100 propositions faites par Mme Royal et son équipe, et je vous invite à les lire et à me donner votre avis de façon objective.

RÉTABLIR LA CONFIANCE (propositions 1 à 6)

  1- Investir massivement dans l’innovation et la recherche : augmentation pendant le quinquennat du budget de la recherche et des crédits publics pour l’innovation de 10 % par an (le budget public de recherche-développement a diminué de 1 à 0,8% du PIB entre 2002 et 2005). Sur les 65 milliards d'aide aux entreprises, seuls 5 % sont orientés vers la recherche-développement : je propose de porter cette part à 15%.

2- Mettre en place une politique industrielle capable de préparer l’avenir et de réduire les risques de délocalisations avec la création d’une Agence nationale de réindustrialisation.

3- Soutenir les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation et en leur réservant une part dans les marchés publics.

4- Donner la priorité à l’investissement des entreprises avec un taux d’impôt sur les sociétés plus bas si le bénéfice est réinvesti et plus haut s’il est distribué aux actionnaires.

5- Sécuriser le parcours des jeunes créateurs en soutenant la création d'entreprises (simplifications), en généralisant les ateliers de la création dans toutes les régions, en améliorant la protection sociale des entrepreneurs, et en mettant en place un mécanisme de cautionnement mutuel pour ceux qui garantissent les emprunts de leur entreprise sur leur patrimoine privé.

6- Réformer l’Etat : un euro dépensé doit être un euro utile. Une décentralisation aboutie. Des services publics de qualité présents sur tout le territoire et accessibles par Internet. La généralisation des logiciels libres dans l’administration.


LE POUVOIR D'ACHAT (propositions 7 à 13)

7- Augmenter les salaires :

Le SMIC sera porté à 1500 €, le plus tôt possible dans la législature.

Afin de tirer vers le haut tous les salaires, une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la croissance réunissant les partenaires sociaux sera organisée dès juin 2007. Cette conférence sera annuelle.

8- Revaloriser immédiatement les petites retraites :

L’amélioration des petites retraites sera la première priorité de la réforme des retraites. Elles seront augmentées de 5%.

Le minimum vieillesse sera versé mensuellement.

Le paiement des retraites de la sécurité sociale sera rétabli au 1er jour de chaque mois.

9- Revaloriser immédiatement de 5% les allocations aux personnes en situation de handicap.

10- Doubler l’allocation de rentrée scolaire qui sera versée aux familles en deux fois.

11- Réduire les coûts bancaires :

Les tarifs bancaires seront réglementés par l’Etat : les agios et les pénalités liées aux incidents de paiement seront plafonnés et feront systématiquement l’objet d’une facture.

L’Etat créera un service universel bancaire de base, favorisant les prêts sociaux et le micro-crédit.

Afin de prévenir le surendettement, la publicité pour les prêts à la consommation sera réglementée et les établissements financiers qui octroieraient un crédit à des personnes non solvables seront sanctionnés. Ils devront participer au règlement des situations de surendettement à parité avec les organismes publics.

12- Lutter contre le logement cher, une sécurité logement tout au long de la vie :

Augmenter les allocations logement de manière à limiter à 25% le montant des dépenses de logement pour les ménages modestes.

Construire 120 000 logements sociaux par an grâce à une incitation au livret A . L’Etat pourra se substituer aux maires qui n’appliquent pas la loi SRU.

Créer un service public de la caution afin que celle-ci ne soit plus un frein à l’accès au logement tout en sécurisant le propriétaire. En contrepartie, les procédures d’expulsion des locataires de mauvaise foi seront simplifiées.

Conditionner les avantages fiscaux et les aides publiques à une modération des loyers.

Remettre à la location les logements vacants spéculatifs. Les communes pourront également les acquérir par une procédure exceptionnelle.

Encourager l’accès à la propriété par l’extension des prêts à taux zéro. Dans le logement social, les locataires qui ont payé pendant 15 ans leur loyer pourront accéder à la propriété.

Sanctionner financièrement les communes qui ne respectent pas le ratio moyen de un pour mille habitants pour les hébergements d’urgence.

13- Mettre en place plusieurs indices des prix reflétant la dépense des ménages (minima sociaux, SMIC, retraites).



LA LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ (propositions 14 à 18)

14- Conditionner les aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand l’entreprise dégage des profits substantiels et obtenir le remboursement en cas de délocalisation.

15- Moduler les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le CNE pour faire du CDI la règle.

16- Développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes,notamment sur les questions d’organisation du travail, de conditions de travail, d’aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps partiel subi. Sur les 35 heures : ouvrir les négociations pour déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs pour les ouvriers et les employés.

Sécuriser l’entrée des jeunes dans la vie active

17- Créer le droit au premier emploi des jeunes, pour qu’aucun jeune ne reste au chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, un emploi aidé ou un tutorat rémunérés. Ouvrir 500 000 emplois tremplins aux jeunes, en généralisant la mesure prise par les régions de gauche.

18- Instaurer un plan à taux zéro de 10 000 euros en faveur de chaque jeune pour l’aider à construire un projet.



FAVORISER LE RETOUR A L'EMPLOI (propositions 19 à 21)

19- Mettre en place un revenu de solidarité active (RSA) permettant l’amélioration d'un tiers de ses ressources à tout bénéficiaire de minima sociaux reprenant le travail.

20- Renforcer la qualification et la capacité de revenir à l’emploi des salariés menacés de licenciement : mettre en œuvre systématiquement une démarche de validation des acquis de l’expérience professionnelle et reconnaître à chacun un droit à la formation et à la reconversion inversement proportionnel à la durée des études.

21- Mettre en place une sécurité sociale professionnelle garantie par l’Etat et permettant à chaque personne privée d’emploi de se voir proposer par les pouvoirs publics un contrat de droits et devoirs comportant :

- une rémunération, pendant un an, égale à 90 % du dernier salaire net perçu ;

- une formation qualifiante ;

- une aide personnalisée à la recherche d’emploi ;

Cette prestation sera assurée par le service public de l’emploi.



L'ENSEIGNEMENT (propositions 22 à 35)

22- Organiser des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour améliorer leurs conditions de travail dans l’école, assurer la pleine reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l’emploi précaire.

S’attaquer à l’échec scolaire à la racine

23- Mettre en place un service public de la petite enfance et la scolarisation obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la maternelle.

Réaliser la promesse républicaine d’égalité scolaire

24- Organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.

25- Limiter à 17 le nombre d’élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation ordinaire.

26- Réviser la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d’éducation prioritaire.

27- Renforcer la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera nécessaire, par la présence d’un deuxième adulte dans les classes.

28- Implanter des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en sont dépourvus. L’excellence scolaire ne doit pas être réservée aux établissements de centre-ville.

Epauler les parents en difficulté

29- Créer des emplois-parents, la généralisation d’écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité.

Donner à notre Université les moyens de l’excellence

30- Adopter une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de l’excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE. Renforcer l’autonomie des universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à niveau des universités (bâtiments, logements étudiants…).

31- Créer un service public d’orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des débouchés offerts par chaque filière.

32- Créer une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources avec un contrat pour faciliter les études et l’entrée dans la vie active.

33- Engager le chantier national proposé par le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale.

La culture, levier de la réussite scolaire

34- Soutenir la création et l’emploi culturels.

35- Inscrire l’éducation artistique et la pratique artistique à tous les niveaux de la maternelle à l’université. A cette fin, sera mis en oeuvre un plan national, avec les Régions, d’aménagement d’équipements culturels dans les universités et les lycées (salles de répétition et de spectacles, ateliers-studios, tables de montage, etc.). Les intermittents du spectacle et les élèves des écoles supérieures spécialisées pourront participer à ce mouvement en résidence d’artistes.



LA SANTÉ (propositions 36 à 49)


36- Mettre en œuvre un grand plan de prévention et de recherche des maladies graves (cancer, SIDA, Alzheimer, maladies orphelines).

37- Assurer de façon pérenne le financement de l’hôpital public, de manière à lui permettre de faire face à toutes ses missions en veillant à l’égalité territoriale d’accès aux soins.

38- Créer des dispensaires, notamment dans les zones rurales.

39- Mettre en œuvre une carte santé jeune 16/25 ans ouvrant droit à la gratuité d’une consultation par semestre. Contraception gratuite pour les jeunes femmes de moins de 25 ans.

40- Renforcer les moyens de la médecine scolaire et universitaire, et de la médecine du travail.

41- Réaffirmer le droit à la CMU et sanctionner les refus de soins.

42- Adapter les conditions d’attribution de l’allocation adultes handicapés (AAH) aux maladies évolutives à diagnostic incertain.

43- Mettre en œuvre une politique de lutte contre l’obésité, fondée sur une détection précoce et des actions sur la qualité de l’alimentation.

44- Rétablir les moyens supprimés par la droite pour les soins aux étrangers en situation irrégulière, pour des raisons de dignité et de santé publique.

45- Négocier avec les partenaires sociaux le renforcement de l’indépendance de la médecine du travail.

46- Défendre l’accès aux soins des malades dans les pays en développement, par la promotion de médicaments génériques moins coûteux.

Sécuriser les retraites

47- Ouvrir avec les partenaires sociaux une large négociation portant notamment sur :

- la fixation d’un minimum de pension garantie s’approchant du SMIC,

- la revalorisation des petites retraites,

- la prise en compte du travail pénible et des charges de famille,

- l’augmentation de l’emploi des seniors,

- le mode de financement des régimes spéciaux,

- la remise à niveau du fonds de réserve des retraites,

Dépendance et personnes âgées

48- Développer le maintien à domicile des personnes âgées.

49- Augmenter le nombre de places dans les structures d’accueil existantes en renforçant la formation du personnel et sa qualification.



LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES (propositions 50 à 59)


50- Rétablir la civilité :

- Apprendre la civilité aux enfants : des programmes d’éducation au respect de l’autre pour apprendre aux enfants à gérer les conflits par la parole plutôt que par la violence.

- Garantir à chacun de voyager sans crainte dans les transports en commun (RER, TER, trains de banlieue, tram et bus, spécialement la nuit) en imposant des obligations règlementaires plus grandes aux transporteurs (recours plus grand aux équipements technologiques, personnel plus importants aux horaires sensibles…).

- Mettre en place des gardiens dans tous les immeubles sociaux.

51- Lutter contre les violences scolaires en renforçant la présence des adultes dans les établissements :

- Recruter des surveillants des collèges.

- Doter chaque établissement d’une infirmière scolaire et d’une assistante sociale à temps plein.

52- Etre ferme face aux mineurs violents :

- Mettre en place une politique de prévention précoce de la violence : encadrement éducatif renforcé, mise en place de tuteurs référents.

- Développer les brigades des mineurs dans chaque commissariat des grandes zones urbaines.

- Prendre des sanctions fermes et rapides : un plan d'urgence sera mis en place pour la justice des mineurs (recrutement de juges des enfants, d’éducateurs, de greffiers)

- Mettre en œuvre des solutions nouvelles pour extraire les mineurs de la délinquance : suppression des peines de prison pour les mineurs en dehors des cas d’atteintes graves aux personnes ; développement des centres éducatifs renforcés, si besoin avec un encadrement militaire.

53- Faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité nationale :

Faire adopter une loi cadre sur les violences conjugales prenant en compte tous les aspects permettant d’éradiquer ce fléau.

54- Créer une nouvelle police de quartier pour mieux assurer la sécurité quotidienne :

- Procéder à une répartition plus juste des effectifs : donner la priorité aux renforcements quantitatifs et qualitatifs des zones sensibles.

- Affecter des policiers expérimentés, bénéficiant d'une réelle différenciation de rémunération, dans les secteurs plus difficiles (avantages de carrières, aides au logement, etc.)

55- Aider les victimes :

- Faciliter et moderniser le dépôt de plainte pour briser la loi du silence : amélioration de l’accueil dans les commissariats par la mise en place de travailleurs sociaux de la police nationale, possibilité de déposer plainte via Internet.

- Mettre un avocat à la disposition des victimes de violences graves dans l'heure suivant le dépôt de plainte.

Répondre au besoin de justice

56- Doubler le budget de la justice pour la rendre plus rapide et respectueuse des droits.

57- Faciliter l’accès à la justice des plus modestes :

- Renforcer l’aide juridictionnelle.

- Renforcer les maisons de la justice et du droit

- Mettre en place un service public d’aide au recouvrement des dommages et intérêts alloués aux victimes.

58- Protéger les citoyens :

- Assurer la présence d’un avocat dès la première heure de garde à vue.

- Encadrer strictement le recours à la détention provisoire dont la France use beaucoup plus largement que les autres pays européens, en imposant notamment des délais butoirs.

- Renforcer les alternatives à la prison préventive.

- Assurer dans les prisons des conditions qui permettent la réinsertion du détenu.

- Créer un organe indépendant de contrôle des prisons.

59- Rendre la justice impartiale et efficace :

- Modifier la composition du Conseil supérieur de la magistrature pour garantir son pluralisme et l’équilibre entre magistrats et non magistrats.

- Recomposer l’organisation judiciaire en fonction des besoins et de la démographie de la population.

- Réformer la justice du travail après consultation des acteurs concernés.

- Mettre en place la possibilité de conduire des « actions de groupe ».



L'ENVIRONNEMENT (propositions 60 à 68)

60- Préparer l’après pétrole :

Anticiper l’épuisement du pétrole en soutenant massivement les énergies renouvelables pour atteindre 20% de la consommation en 2020, ce qui permettra de créer 70 000 emplois et de réduire la part du nucléaire.

Créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF.

61- Lutter contre le changement climatique :

Généraliser l’isolation et les économies d’énergie dans le logement, ce qui permettra de créer 80 000 emplois.

Développer les transports collectifs grâce à un prélèvement exceptionnel sur les superprofits des sociétés pétrolières.

Appliquer le principe pollueur-payeur en organisant la responsabilité des entreprises responsables d’atteintes à l’environnement.

Instaurer la vérité des coûts du transport de marchandises par la route en négociant une éco-redevance pour décourager le transport par camion et transférer le fret vers le rail, comme dans d’autres pays européens.

62- Développer la valeur ajoutée environnementale :

Conditionner les nouveaux permis de construire à l’adoption d’objectifs HQE (Haute qualité environnementale) dans la totalité du parc immobilier public.

Encourager les éco-industries par une TVA tendant vers zéro.

63- Mobiliser toute la société au service de l’excellence environnementale :

Créer un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable. La compétence du vice-Premier ministre sera élargie à la responsabilité de l’aménagement du territoire.

Transformer le Conseil économique et social en Conseil économique, social et environnemental (CESE).

64- Promouvoir la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME).

65- Promouvoir une agriculture qui assure une alimentation de qualité, respectueuse de l’environnement :

Favoriser la valeur ajoutée de nos produits agricoles afin d’améliorer les revenus et de favoriser l’installation des jeunes,

Promouvoir la réorientation de la PAC vers les aides agro-environnementales, et assurer la transparence et une meilleure répartition des aides,

Transférer aux Régions la gestion des aides directes à l’agriculture,

Encourager les contributions des agriculteurs à la fourniture d’énergie (biomasse, agro-carburants, biogaz, fermes éoliennes).

66- Arrêter les essais des OGM en plein champ, dans l’attente des résultats d’un grand débat public qui définira la politique à mettre en œuvre pour ne pas handicaper les cultures conventionnelles et préserver le développement de l’agriculture biologique.

67- Prévenir l’impact des pollutions sur la santé :

Encourager, par des incitations fiscales, les industries qui s’engageront à éliminer les composés toxiques au-delà des contraintes imposées par le règlement européen REACH.

Mettre en œuvre un programme national de réduction de l’utilisation des pesticides.

Atteindre l’objectif de zéro déchet industriel d’ici 2012.

68- Promouvoir l’idée d’une « PAC mondiale » pour organiser les marchés de manière plus équilibrée et donner une vraie chance à l’agriculture des pays en développement.



UNE NOUVELLE RÉPUBLIQUE (propositions 69 à 87)

69- Instaurer le non cumul des mandats pour les parlementaires.

70- Introduire une part de proportionnelle pour l’élection des députés et modifier le mode de scrutin pour l’élection des sénateurs.

71- Revaloriser le rôle du Parlement : le Premier ministre sollicitera dès sa nomination la confiance du Parlement, le vote bloqué et le 49-3 seront supprimés pour les lois ordinaires. La présidence des Commission des finances sera confiée à un membre de l’opposition.

72- Supprimer le droit de veto du Sénat en matière constitutionnelle.

73- Introduire la démocratie participative dans toutes les collectivités publiques (jurys citoyens, budgets participatifs, etc.). Des citoyens ayant recueilli un million de signatures pourront demander au Parlement l’examen d’une proposition de loi.

74- Refuser toute remise en cause de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et intégrer à la Constitution une charte de la laïcité.

75- Donner le droit de vote pour les élections locales aux étrangers séjournant régulièrement en France depuis plus de cinq ans.

Revivifier la démocratie sociale

76- Organiser systématiquement la concertation et la négociation préalablement à toute réforme en matière sociale, en fondant la représentativité des organisations sur l’élection et en généralisant le principe de l’accord majoritaire pour la validation des accords collectifs.

77- Promouvoir un syndicalisme de masse par un financement public transparent et en instituant une information systématique sur le droit syndical et les modalités d’adhésion lors de la signature du contrat de travail. Un crédit d’impôt sera accordé pour les cotisations syndicales.

78- Instaurer un service civique pour les jeunes.

Protéger le pluralisme des médias

79- Etablir une Haute autorité du pluralisme dont les membres seront désignés par le Parlement à une majorité des 3/5èmes.

80- Renforcer les mesures anti-concentration.

81- Taxer les recettes publicitaires des chaînes privées en faveur de l’audiovisuel public.

Les Outre-mers : assurer l’égalité, respecter la diversité

82- Garantir la continuité territoriale en imposant aux compagnies aériennes des obligations renforcées de service public.

83- Introduire un enseignement sur l’outre-mer dans les programmes scolaires, notamment sur l’histoire de l’esclavage.

84- Appliquer aux Outre-mers les principes de l’excellence environnementale et notamment de la protection de la biodiversité.

Lutter contre les discriminations

85- Faire respecter l’égalité hommes-femmes, notamment au travail :

- Elaboration d’une charte pour l’égalité d’accès et l’égalité de traitement, ouverte à l’adhésion des entreprises et des services publics.

- Engagement de l’Etat pour une promotion égale des femmes et des hommes pour les emplois de responsabilité.

86- Renforcer les moyens de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations (HALDE).

87- Garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe



L'EUROPE (propositions 88 à 100)

88- Construire une Europe plus protectrice et plus en phase avec les besoins de ses citoyens : mettre en place rapidement des politiques communes ambitieuses sur les enjeux majeurs : recherche/innovation, énergie, environnement ; préserver, par une directive-cadre le développement de services publics de qualité.

89- Inscrire dans les statuts de la Banque centrale européenne l’objectif de croissance-emploi ; créer un gouvernement de la zone euro.

90- Tirer vers le haut le niveau de vie et la protection sociale dans tous les pays européens grâce à un protocole social.

91- Négocier un traité institutionnel soumis à référendum pour que l’Europe fonctionne de manière plus démocratique et plus efficace.

92- Lancer avec nos partenaires européens une initiative pour une Conférence internationale de paix et de sécurité au Proche Orient.

Assurer la sécurité de la France

93- Doter notre défense nationale de moyens à la hauteur des risques nouveaux auxquels nous sommes confrontés. Notre capacité de dissuasion nucléaire doit être préservée.

94- Inscrire notre effort de défense dans une politique européenne de sécurité, avec des coopérations en matière de recherche/innovation et d’équipements. L’objectif est à la fois de renforcer notre sécurité et de rationaliser nos dépenses.

La France active pour la paix dans le monde

95- Maîtriser la mondialisation en oeuvrant à une plus grande transparence et efficacité des instruments de régulation : introduire à l’OMC une hiérarchie des normes qui équilibre les mesures de nature commerciale par le respect des normes sociales et environnementales ; réformer profondément le FMI et la Banque mondiale pour en faire des instruments au service du développement humain ; mettre en place une taxe sur les flux financiers de type Tobin.

96- Réviser notre politique d’aide au développement : passer à un véritable co-développement en favorisant les projets concrets associant directement les bénéficiaires.

97- Relancer la coopération euroméditerranéenne.

Immigration

98- Instituer un visa permettant des aller-retour multiples sur plusieurs années, afin que les migrations s’adaptent aux besoins réels du marché du travail.

99- Rétablir la règle des 10 ans comme critère de régularisation.

100- Régulariser les sans papiers à partir de critères fondés sur la durée de présence en France, la scolarisation des enfants et la possession ou la promesse d’un contrat de travail.

Voilà, à vous de juger, reste la question du financement, au dernières nouvelle le budget du programme s'élèverait à 35 milliards, mais c'est vraissemblablement sous-évalué, comme tous les budgets de programmes présidentiels officiels...

Merci,

La chroniqueuse

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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 17:27
Voici en lien une série d'articles écrite et éditée par mon cher Tibo sur son blog, voici les liens, c'est franchement éloquent mais toujours avec un soupçon d'humour :
I. Le sécuritaire
II. Proche de l'extrême droite
III. L'ultralibéral
IV. Atlantiste, sioniste et gaffeur
V. Le candidat des médias
VI. Le candidat des coups bas
VII. Le candidat de la faillite morale
VIII. Le candidat anti-laïcité
IX. Pourquoi il ne faut pas voter pour Sarkozy

Voilà de quoi de frémir...
Bonne lecture!!
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13 avril 2007 5 13 /04 /avril /2007 18:07
Selon le nouvel observateur en ligne, les renseignements généraux auraient effectué une enquête souterraine sur les intentions de votes des français pour le premier tour. Devinez quoi, le résultat de celle-ci annoncerait, ni plus ni moins, l'élimination de Mme Royal pour le second tour.
Conséquence de cette hypothétique catastrophe, la même chose qu'en 2002 à peu de chose près car M. Sarkozy se retrouverait au second tour mais avec en face de lui soit M. Bayrou, soit M. Le Pen.
"Cette enquête, effectuée dans le cadre des missions de prise de température de l’opinion sur des thèmes non politiques, baptisée "Mercure", est effectuée sur un échantillon de 15.000 personnes sur tout le territoire français. Officiellement, les Renseignements Généraux ne font plus de sondages électoraux. Mais, ces dernières semaines, les RG régionaux ont eu pour consigne de faire remonter des informations sur le vote du premier tour."
"Ce sondage "Mercure", donnant Nicolas Sarkozy en tête, Ségolène Royal éliminée, et François Bayrou et Jean-Marie Le Pen au coude à coude, avec une "conjoncture positive" pour ce dernier, pourrait annoncer un deuxième tour entre Nicolas Sarkozy et le leader du Front National."
Un fonctionnaire des RG aurait même commenté cette information :
"Certains candidats, Sarkozy, ou Bayrou, n’ont aucun intérêt à divulguer les résultats de ce sondage. La révélation de cette info pourrait faire remonter Madame Royal…"

Ce n'est donc pas étonnant que l'hebdomadaire s'empresse de diffuser l'information, s'alarmant sans doute, comme moi, de la disparition éventuelle de la gauche au second tour...Encore...

Depuis bien sûr les RG ont démenti. Tentative désespérée de rattrapper la boulette? Ou énième tentative de la droite de décrédibiliser Mme Royal et son parti?

"Depuis le 15 juillet 2004, nous n'avons plus le droit de nous livrer à des prévisions électorales" a-t-on déclaré à la Direction des RG. "Cet article n'a aucun fondement de vérité"
Cependant, elle n'excluait pas que le secrétariat général ou un autre service du ministère de l'Intérieur ait commandé une enquête d'opinion à un institut spécialisé.


Seulement voilà, rebondissement! Plus d'une heure après ce démenti, le nouvel obs persite et signe, en confirmant l'information et en contrant ouvertement le démenti des RG.

"Selon nos sources, contrairement au démenti officiel, les RG ont bien livré une enquête sur les intentions de vote des Français. "Ils ne peuvent faire autrement que nier cette activité, car elle est devenue illégale depuis trois ans", confirme un collaborateur du ministère de l'Intérieur, qui poursuit: "En réalité, il ne s'agit pas à proprement parler d'un sondage, mais plutôt d'une étude qualitative améliorée". Nicolas Sarkozy y est largement en tête, entre 25 et 26 %, suivi de loin, à 19 %, par Le Pen, Bayrou, et, dans un mouchoir, Ségolène Royal. Cette dernière est donc légèrement distancée et peut revenir dans la course à tout moment. C'est pour cette raison que la direction centrale des RG dément sa "disqualification" au 1er tour, selon l'expression même des enquêteurs."

De quoi donner le tourni à presqu'une semaine des élections, M. Sarkozy aurait donc utiliser les moyens de l'Etat afin de satisfaire ses ambitions personnelles, c'est étonnant...


Gardez la tête froide, et merci,

La chroniqueuse

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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 21:39

Reportage de France 3 (Normandie) sur des violences policières qui ont eu lieu ce mardi soir (03/04/07)à Mont-Saint-Aignan près de Rouen.

Précision du nouvel obs:

Interpelés violemment mardi soir près de Rouen, ils ont tous deux été mis en examen, notamment pour "rébellion". Les conditions de leur arrestation, filmée par un riverain, sont étudiées par l'IGPN.

Les deux jeunes hommes de 21 et 20 ans qui ont fait l'objet d'une interpellation musclée et filmée mardi soir par la police à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen (Seine Maritime), ont été mis en examen et remis en liberté sous contrôle judicaire, a-t-on appris vendredi 6 avril auprès du parquet.
Ces deux étudiants ont été mis en examen jeudi soir pour outrages envers agents de la force publique, rébellion, menaces de mort, violences et conduite en état d'ivresse, a précisé Joseph Schmit, procureur de la République de Rouen. Le parquet avait requis leur incarcération, mais le juge des libertés et de la détention a ordonné leur remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Le procureur a affirmé que les deux jeunes, dont l'interpellation faisait suite à un accident de la circulation, avaient reconnu les reproches qui leur étaient faits et s'étaient plaints de "violences policières".

"Extrêmement prudent"

En ce qui concerne les conditions de leur interpellation, qui a fait l'objet d'un film tourné par un particulier et dont des séquences ont été diffusées jeudi par France 3, le procureur a indiqué qu'il attendait les conclusions de l'enquête confiée à l'IGPN pour se prononcer. "Quand j'aurai les résultats de l'enquête qui a commencé vendredi et retrouvé l'enregistrement intégral, j'apprécierai la suite à donner", a précisé le procureur.
Il a souligné que les images devaient être "interprétées" avant de se faire une opinion, en soulignant que "seule" une minute du tournage avait été diffusée, sur quarante minutes. "Pour le moment, ayant l'expérience d'affaires de cette nature, je suis extrêmement prudent", a-t-il ajouté.
Sur les séquences diffusées, on voit un policier plaquer la tête d'un des deux jeunes hommes sur le toit d'une voiture. On distingue ensuite ce qui semble être des coups de pied donnés par des policiers à l'autre jeune, alors qu'il est au sol. Un chien est lâché ensuite contre lui. Enfin, on distingue les deux jeunes jetés sans ménagement dans un fourgon de police. (AFP)

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 20:06
 


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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 20:42
C'était l'ambition d'un des 12 candidats aux prochaines élections présidentielles du 22 avril 2007. Vous savez de qui il s'agit, je n'ai pas envie de m'étaler encore sur ce personnage politique et médiatique...
Ce projet de création de ministère de l'immigration et d'identité nationale m'interpelle néanmoins et manifestement je ne suis pas la seule, car il a été au coeur de l'actualité ces dernières semaines. Je ne peux m'empêcher de me demander comment ce fameux ministère fera pour donner une définition de l'identité natinale...
Une chose est sûre, ce projet satisfait un autre candidat connu de tous, qui d'ailleurs imagine bien
le FN participer à "un gouvernement d'unité nationale" si la situation était assez dramatique. En tout cas c'est ce qu'il a affirmé mercredi dernier dans le Figaro:
"il n'y a plus le fossé qui existait avant. Nicolas Sarkozy défend les valeurs traditionnelles de la droite, cela nous rapproche" .
Voilà qui laisse entrevoir le pire des scénarios possibles pour le futur de ce pays...
Revenons à l'éventuelle tentative future de définir une identité française. Il est intéressant de deviner quels en seraient les critères.
Avant tout savoir parler français. Soit, faut-il exiger un effort de registre? Maîtriser parfaitement nos très accessibles grammaire et orthographe française?
Ensuite quoi? Boire du vin et manger du porc?
Port du béret obligatoire?
Lire certains livres et pas d'autres?
J'exagère, mais il y a de quoi se poser des questions...

Ce qui me pousse à réagir aussi fasse à cette polémique assez étrange, c'est tout de même la réaction de Mme Royal. N'en fait-elle pas un peu trop?
Bien sûr, je crois utile de rappeler que le drapeau, la marseillaise, sont les fruits de la révolution française et donc des syboles idéologiquement plus proche de la gauche que la droite ou de son extrême. D'accord aussi pour rappeler la différencre sémantique entre les mots "patriote" et "nationaliste", ce genre de leçon n'est pas forcémment superflue...
Cependant l'idée de demander aux français d'avoir un drapeau français dans leur salon...On frise le ridicule, oui le ridicule... Lorsque nous sommes français, nous ne devrions pas ressentir le besoin de justifier ou de prouver quoique ce soit...

Le libre arbitre est une notion importante et même fondammentale. Si les joueurs de l'équipe de France de football n'ont pas envie de chanter la marseillaise, c'est leur droit, et cela ne devrait choquer personne.
On entend des sottises sur l'identité nationale, encore faut-il que ce pays se regarde en face aujourd'hui et qu'elle cesse de se focaliser sur une photograhie du passé. La France est le pays le plus métissé d'Europe, le pays où le nombre de mariage mixte est le plus important en Europe. C'est un pays ou l'islam est devenu la deuxième religion la plus importante. Et ce n'est pas grave, c'est juste une réalité.
30 % des Français admettent être racistes, et c'est cela qui est grave aujourd'hui. Tolérer qu'il soit normal d'avoir des préjugés sur autrui sous prétexte qu'il soit d'une autre origine ou qu'il pratique une autre religion, c'est contre cela qu'il faut lutter.
Je ne comprends pas vraiment le choix des armes du parti socialiste pour être honnête...

Merci
La chroniqueuse

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 19:41
Aujourd'hui le ministre de l'intérieur et candidat présidentiel, M. Sarkozy s'est adressé à 6 000 jeunes de la nation française dans la salle de concert du Zénith à Paris. Un discours dans lequel le chef de l'UMP a voulu montrer qu'il avait une corde sensible en faisant référence, encore une fois, à Guy Moquet, lycéen communiste, résistant et fusillé par l'occupant allemand à l'âge de 17 ans, mais aussi à Arthur Rimbaud et Charles Baudelaire, les "poètes maudits".
Principal candidat souffrant d'un déficit d'image auprès de la jeunesse, il a donc choisi de multiplier les références à des figures romantiques de la littérature et de l'histoire pour conjurer le mauvais sort.
Son discours s'est appuyé sur le mot "fraternité".
Cette emphase un peu tardive, nous rappelle tout de même que ce pays a une devise nationale qui mériterait d'être mentionnée plus souvent. Je me demande toutefois si ses trois composantes ne sont pas complémentaires. Peut-on avoir une réelle fraternité entre tous les citoyens de ce pays, si l'égalité n'est pas de mise?
Pour illustrer son propos, M. Sarkozy a d'ailleurs fait référence à une figure emblématique dans la lutte pour l'égalité: M. Martin Luther King.
"Si le rêve a pu changer l'Amérique, pourquoi ne permettrait-il pas aujourd'hui de changer la France ?"
Je ne suis pas sûre que le rêve de M. King se soit complétemment réalisé aujourd'hui. L'ouragan Katrina s'est chargé de révélé qu'encore aujourd'hui de grandes disparités existaient chez l'oncle Sam.
"Je vous demande de faire le rêve que le peuple français tout entier se lève pour que la fraternité ne soit plus seulement un mot gravé sur le fronton des mairies, mais une réalité entre les hommes et les femmes de notre pays."
Tient en parlant d'égalité entre les hommes et les femmes, quelles sont les mesures qu'il s'engage à appliquer concernant les salaires?
Que compte-il faire pour lutter contre les violences conjugales qui causent la mort d'une femme tous les trois jours en France?
"Je rêve que tous les enfants de tous les quartiers, de toutes les couleurs, de toutes les religions qui habitent ce pays qui est le leur puissent partager la même fierté d'être Français, les mêmes rêves, les mêmes ambitions (...) avec les mêmes chances et les mêmes droits".
C'est beau, non? Mais comment compte-il rendre cela possible? Quand on sait que l'adresse suffit souvent pour se voir refuser un entretien d'embauche lorsque l'on vient de certains quartiers...
Des rêves d'accord, il en faut, de la fraternité, évidemment, mais avoirs les mêmes chances et les mêmes droits c'est indispensable...
"Cette France n'a rien à voir avec la minorité qui brûle les voitures, qui agresse les gens et qui tend des embuscades aux forces de l'ordre".
On y vient, chasser le naturel et il revient au galop...
Malgré tous ses beaux discours cette France existe, pense-t-il pouvoir l'ignorer? A moins que ce dernier propos ne soit seulement une justification pour sa future politque répressive dans les quartiers de banlieue, ceux-là même qui méritent les mêmes chances et les mêmes droits.
"Je veux, si je deviens président de la République, couper tous les liens qui vous entravent et vous donner les moyens de cette liberté que j'appelle l'autonomie".
L'autonomie, nous y voilà, la politique du "démerdez-vous", la jeunesse étudiante doit être ravie, la galère, une bonne partie de celle-ci la connait, elle n'a plus qu'à se préparer à ramer plus fort...
Beaucoup de mélo dans ce discours mais le pire c'est qu'il en rajoute encore une louchée:
"J'ai suffisamment d'expérience de la vie (...) pour vous le dire avec certitude : aimer, c'est la seule chose au fond qui compte vraiment."
M. De Villepin n'est pas le seul poète politique apparemment...
"Des faiblesses, des blessures, des épreuves, je sais qu'avec la voie que je me suis choisie et l'ambition que je me suis fixée, j'en connaîtrai d'autres. Mais ce risque, pour moi, il vaut mieux que celui de ne rien vivre".
Comment passer de la poésie lyrique à quelque chose de plus épique:
"Je ne suis pas né pour subir, je suis né pour agir."
Enfin cet évènement se sera achevé avec la participation d'un certain chanteur appelé Faudel, et un concert d'un certain DJ appelé Solveig.
D'abord les profs, ensuite les jeunes, et après qui? Les homosexuels? Ah non c'est vrai, c'est l'UMP...
Désolée...

Merci,
La chroniqueuse

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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 21:46
Tous les jours de nouveaux sondages électoraux paraissent, et tous les jours les journalistes insidueusement bien sûr, tentent de nous faire croire que les jeux sont faits.

Souvenons-nous les médias avaient érigé Mme Royal comme la grande favorite des français, et quelques mois plus tard seulement c'est M. Bayrou qui est désigné comme l'élu. L'homme qui clamait être boudé par les caméras et qui dénoncait les conspirations politico-médiatiques ainsi que la non fiabilité des sondages, a désormais le vent en poupe. Bien évidemment, il critique beaucoup moins la fiabilité des sondages aujourd'hui.

Ce qui m'agace, ce n'est pas la montée de M. Bayrou, même si j'ai du mal à cerner son...Ambiguité...Vous voyez ce je veux dire, non ce qui m'agace réellement, c'est que les médias s'arrangent toujours pour nous faire croire qu'ils sont les maîtres du jeux.
Le 21 avril 2002 ne leur a pas servi de leçon, le réferendum sur le traité constitutionnel européen, non plus.

J'ai conscience de me répéter, mais le choix, c'est nous qui l'avons.

Je me désole aussi que la gauche n'ait pas non plus retenu les conséquences des évènements passés, et refuse obstinément de s'unir pour éviter que la France soit à nouveau accablée de honte en ayant l'extrême droite au second tour. Je suis pour une gauche plurielle, la pluralité est en soit enrichissante, mais pas dans les candidatures.(M. Besancenot pourrait au moins envisager de se rallier à Mme Laguillers dont l'idéologie est très similaire. Mais non.)

J'avoue donc me réjouir du ralliement de M. Chevènement et Mme Taubira au côté de Mme Royal, et je me réjouis aussi quand je vois que M. Le Pen lutte encore pour obtenir ses 500 signatures. Quoiqu'il arrive, une partie de ses idées sera tout de même représentée grâce à M. Sarkozy. Rien n'est perdu donc pour ceux qui pensent que l'immigration est responsable de tous les maux de ce pays.

Enfin bref, je sais que je n'ajoute rien de nouveau, certains pourront déceler une sorte de lassitude, et pour cause...

Merci,
La chroniqueuse

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5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 15:12
Cette campagne présidentielle a été jugée comme étant de mauvaise qualité par une majorité de Français selon un sondage récent. Le principal argument avancé par les médias, pour justifier cette appréciation, est que les candidats ne parlent pas assez de leurs idées de fond. Je pense qu'eux même en sont les principaux responsables. Ils ne jouent pas le jeux de la confrontation journalistique avec les candidats. Ils se délectent d'histoires de coulisse, de politicailleries et cherchent le sensationnel en mettant ce qui peut apparaître comme sérieux, et donc barbant, de côté.

Ce phénomène existe déjà dans les pays anglo-saxons, et c'est ce qui a amené les candidats à investir plus sur leur image que sur leur programme. M. Sarkozy a compris cela, il s'est entouré de pléthore de conseillers en communication et en marketing politique. Vous lisez bien, marketing politique. En Angleterre, M. Blair est devenu très impopulaire, on sait que c'est en partie à cause de sa décision d'intervenir en Irak, mais c'est aussi parce qu'il s'est trop appuyé sur ses fameux conseillers en com, les "spin doctors". Les Britanniques ont désormais l'impression que ce sont eux qui gouvernent, et la conséqence directe d'un tel sentiment, c'est une érosion de la confiance dans les institutions et dans la politique.

La technique première du "spin doctor" averti est de faire dire au politicien ce que les gens veulent entendre. Il suffit de lire mon article précédent pour bien se rendre compte que notre ministre de l'intérieur adhère complètement à cette stratégie. On peut aussi faire référence au CNE, d'abord M. Sarkozy veut le prendre comme modèle pour son futur contrat unique, puis annonce un mois après, par son porte-parole de campagne, M. Bertrand, que finalement non. La raison? Sans doute trop proche du fameux CPE qui avait valu à M. De Villepin une descente vertigineuse dans les sondages.

Avez-vous remarqué comme le ministre de l'intérieur évite soigneusement de faire un bilan de son mandat qui dure depuis 5 ans. Il tente désespéremment de nous convaincre qu'il a, à lui seul, réussi à faire baisser la délinquance en France alors que tous les rapports officiels démontrent le contraire. Les chiffres qui ont baissé concernent les vols de voitures et les cambriolages. Ils sont d'ailleurs imputables à une amélioration des systèmes de sécurité et d'alarme. Par contre, les violences faites sur les personnes n'ont cessé d'augmenter.
M. Sarkozy ne parle plus d'insécurité, ce serait dommageable si l'on tient compte de son poste actuel.

Autre changement remarquable dans cette campagne, l'apparition du "lobbying". Il y a un groupe en particulier qui a retenu mon attention, le CRAN, le conseil représentatif des associations noires. Celui-ci entend bien faire entendre sa voix dans cette campagne et est à l'origine d'une première dans ce pays. En effet, il a commandé un sondage exprimant excusivement la voix des noires vivant en France. Le résultat de cette enquête est d'ailleurs révélateur en ce qui concerne les problèmes de discrimination que connait cette partie de la population.

12% d'entre eux déclarent être souvent confrontés à ces problèmes, 19% de temps en temps et 25% rarement.
61% ont le sentiment d'avoir vécu au moins une situation de discrimination raciale au cours des 12 derniers mois.
37% des Noirs interrogés affirment que les discriminations dont ils sont victimes se sont aggravées depuis un an.
37% citent une attitude dédaigneuse, méprisante ou irrespectueuse, 24% une agression verbale, une insulte ou des difficultés lors de l'achat ou de la location d'un logement.
23 % se pleignent des contrôles d'identité ou de police.

C'est là qu'est le véritable immobilisme. Force est de constater que les minorités "visibles"  doivent avant tout compter sur elles-mêmes plutôt que sur les politiciens, si elles veulent que les choses changent dans le bon sens.

Pour ceux et celles qui veulent se forger une véritable opinion concernant les problèmes de discrimination, notamment en ce qui concerne l'emploi, je vous invite à regarder ce documentaire de Yasmina Benguigui sorti en 2006.


[Doc]Racisme-Le Plafond de verre

Merci,
La chroniqueuse

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