Force est d'admettre qu'on ne sait pas grand chose sur Mme Dati, l'information qui circule le plus à son sujet est qu'elle ait elle-même contacté le chef de l'UMP pour travailler avec lui. La légende veut qu'après avoir reçu sa lettre, M. Sarkozy lui accorda un entretien et que trois semaines après, elle fut acceptée dans son équipe. On sait aussi qu'elle est issue de l'immigration et dans une France en mal de représentativité, elle tombe bien...
Après quelques recherches, on tombe vite sur une biographie certes impréssionnante mais très succinte:
Née d'un père marocain maçon et d'une mère algérienne, seconde de douze enfants (elle a quatre frères et sept sœurs), elle passe son enfance dans une cité de Chalon-sur-Saône, élève dans un lycée privé catholique.
À vingt ans, elle aborde Albin Chalandon, ministre de la justice, pour lui parler de son avenir, lequel lui demande une lettre de motivation et lance sa carrière politique.
de nuit, puis trois ans comme Elle travaille dès seize ans comme aide-soignantecomptable chez ElfDEUG). Elle travaille ensuite à la direction de l'audit de Matra communication, puis un an à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, toujours dans l'audit.
À son retour, Marceau Long et Simone Veil l'incitent à entamer une carrière de magistrate ; elle entre à l'école nationale de la magistrature où elle étudie de 1997 à 1999. Simone Veil lui prête même sa robe pour prêter serment. Elle est en poste comme juge à la cour d'appel d'Amiens puis comme substitut du procureur au tribunal d'Evry.
En 2002, elle devient conseillère de Nicolas Sarkozy chargée de l'immigration. Elle travaille sur la loi sur la « prévention de la délinquance ». En décembre 2006, elle s'inscrit à l'UMP.
Elle est nommée le soir du dimanche 14 janvier 2007 porte-parole de Nicolas Sarkozy, désigné le même jour candidat du parti UMP pour l'élection présidentielle française de 2007.
Voilà, qui s'avère être un résumé très synthétique. Néanmoins cette femme continue de m'intriguer, wikipédia ne suffit hélas pas toujours...
Une chose est sûre, elle incarne à elle seule le modèle que veut imposer M. Sarkozy comme norme. On se rend vite compte que ce n'est pas forcément possible. Elle apparaît comme une "self-made woman", partie de rien, elle frôle aujourd'hui les sommets.
Quand on voit son parcours, on croirait presque à un conte de fée:
A quatorze ans, elle fait du porte-à-porte pour vendre des produits cosmétiques. Puis anime un centre aéré, travaille dans une grande surface.
A seize ans, c’est le grand tournant. Standardiste et aide-soignante dans une clinique privée, elle glane la presse abandonnée dans les salles d’attente. Chez elle, la nuit, elle se documente, s’imprègne du monde qui la fait rêver, repère les cibles de ses ambitions, leur écrit, parfois. Des lettres de Rachida, beaucoup en ont reçu. Longues, minutieuses, déterminées, poignantes. Qui lui résisterait ? La jeune fille a décidé de sortir de son milieu, aimant mais défavorisé, socialement et matériellement. Un père maçon, d’origine marocaine, autoritaire, ponctuel, mélancolique. Une mère algérienne, rieuse, ancrée dans la vie, élevant ses douze enfants dans le culte de l’optimisme et de la réussite scolaire. « Ma mère était la lumière de ma vie. Quand je l’ai perdue, j’ai pensé avoir été punie. » Après sa disparition, Rachida s’occupera de ses frères et sœurs. « Je les ai installés dans la vie qu’ils ont. » Ingénieurs, comptables…
A Paris, elle vit aujourd’hui avec sa dernière sœur et sa petite nièce : « Je vérifie les cours et les emplois du temps. Si je les laisse agir à leur guise, rien ne se passe comme je le souhaite. »
Rachida fera des études. Plus poussées que prévu. A 21 ans, en faculté d’économie à Dijon, une information trouvée dans un hebdomadaire l’interpelle. L’ambassade d’Algérie donne une réception à Paris. Le ministre Albin Chalandon sera présent. C’est décidé. Elle y sera. Par courrier, toujours, elle demande une invitation à l’ambassade, qui accepte. Et prend le risque de quitter la clinique pour laquelle elle travaille, une soirée. Le creuset d’un destin.
Une belle histoire qui fait réellemnt rêver. Moi-même j'aurai tant voulu vouloir le cran d'avoir un tel appétit de réussite...
En 1989, elle rencontre Jean-Luc Lagardère à l’occasion de la remise du prix de « la fondation de la vocation », décerné à sa sœur aînée. Encore une fois, Rachida ne perd pas son temps. Alors qu’il quitte la salle, elle demande un rendez-vous à Jean-Luc Lagardère. «Je rêve de travailler pour vous », n’hésite-t-elle pas à lui indiquer. Voilà ce qui est troublant. Avec elle, l’interlocuteur a toujours le sentiment qu’il lui est vital.
Un an plus tard, elle entre comme auditeur chez Matra. Dans le même temps, l’entreprise Lagardère lui finance un MBA.
Après un bref passage par la Berd à Londres, elle devient secrétaire générale d’un bureau d’études de la Lyonnaise des eaux, et fait un rapport sur la politique de la ville pour Simone Veil. Elle a rencontré cette dernière, comme Jacques Attali, par l’intermédiaire de Marceau Long, à l’époque vice-président du Conseil d’Etat. Etudiante, elle lui avait écrit alors qu’il présidait un colloque sur l’Europe. Il l’avait reçue, lui ouvrant notamment la bibliothèque du Conseil.
Depuis, il ne l’a jamais abandonnée, influant sur son parcours de manière intime et personnelle. Il fait partie de ceux qui lui ont vivement conseillé de devenir magistrat. « Pour gagner un statut. » Elle l’a fait. Reconnue, légitimée par elle-même, alors que, jusque-là, son parcours était illisible.
« Pierre de Bousquet, Marceau Long et Simone Veil m’ont conseillé de faire l’Ecole nationale de la magistrature. S’ils m’avaient dit de faire n’importe quoi d’autre, je l’aurais fait, de la même manière, car ils ont toujours été bienveillants avec moi. »
En 2002, elle a, pour la seconde fois, écrit à Nicolas Sarkozy. La première rencontre avait eu lieu en 1996, à Neuilly, « juste comme cela ». Il lui avait dit « si un jour vous avez besoin de moi, n’hésitez pas ».
Il y a quatre ans, elle lui a demandé de venir travailler auprès de lui. Place Beauvau, dans son bureau, le ministre n’a pas tergiversé : « Je n’ai pas de raison de me priver de vous. »
Deux mois plus tard, elle intégrait son cabinet. Elle ne le cache pas, la relation qu’elle entretient avec le couple Sarkozy dépasse largement les limites professionnelles. « Je suis fascinée par le parcours de Nicolas Sarkozy. C’est quelqu’un à qui l’on n’a jamais rien donné. Il a tout eu à l’arraché, avec succès. Il y a quelque chose chez lui qui fait écho chez moi : le refus de la fatalité, peut-être. J’ai un attachement pour lui au-delà de son engagement politique. »
Sa vision de la politique :
« La politique sert à empêcher les déterminismes »
Toute cette biographie me fait me demander pourquoi Mme Dati ainsi que son "boss" cherchent tant à imposer le principe de discrimination positive. Tous deux se gausent de leur réussite personnelle qu'ils ne doivent à personne, en n'oubliant pas de s'ériger comme des martyrs de la réussite dès que l'on parle d'opportunisme. Tout cela reste évidemment contradictoire.
Voilà ce que je pense, ils ont tous les deux enfonçés les portes de l'élite et en sont fiers. Au fond, ils estiment qu'il est normal de s'en sortir seul, la discrimination positive n'est qu'un leurre pour faire croire qu'ils se sentent concernés par les problèmes sociaux.
Merci,
La chroniqueuse
PS: M. Sarkozy a encore dit aujourd'hui à la matinale de canal +, que tous les pays d'Europe avaient un ministère de l'immigration, ce qui est complétement faux. CF: la vidéo du post précédent.
RePS: Regardez un peu ça...