En ce moment quelques hommes politiques se partagent les médias pour véhiculer leurs idées, enfin si on veut...
S'il en est un qui m'intéresse particulièrement aujourd'hui, c'est M. Gille De Robien, on a tenté de nous faire croire qu'il faisait parti de l'UDF, en fait il s'avère que non car il se voue corps et âme pour le parti majoritaire de la droite, l'UMP. On peut noter qu'il est plus villepiniste que sarkozyste, mais son ennemi officiel reste apparemment M. François Bayrou...
On le voit et l'entend partout, sur toutes les chaînes de télévision et stations de radio. Il a lui aussi eu le privilège d'être l'invité du Grand Journal animé par M. Denisot, et ça une semaine après M. Sarkozy. Je crois que je ferais mieux d'arrêter de regarder Canal +...
L'interdiction de la méthode de lecture globale qui de toute façon n'était plus effective, c'est lui. Grâce à lui, l'éducation va faire un bond en arrière de trente ans, vive le progrès et l'innovation selon M. De Robien.
Cet ancien ministre du logement, des transports, et aujourd'hui de l'éducation nationale est en campagne pour défendre bec et ongle le CPE qui défrise les jeunes. Selon lui, de toute façon ces jeunes n'y connaissent rien et sont instrumentalisés par les méchants gauchistes, c'est à dire les syndicats et les partis socialistes et communistes.
Les jeunes étudiants seraient donc trop bêtes pour comprendre les tenants et les aboutissants d'un contrat très compliqué qu'on aurait appelé "contrat première emploi", et qui serait un moyen de lutter contre le chômage parait-il, mais apparemment pas contre la précarité.
Ben oui, il faut pas rêver, on peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre... Sauf quand on est pistonné peut-être...Mais ça c'est une autre histoire...
Selon M. De Robien, il n'y a pas 44 universités en grève en ce moment mais une quinzaine seulement et il s'offusque que les médias transmettent ce genre d'informations :
"Ce sont des mensonges. C'est vraiment de la désinformation. Il n'y a pas de désaccord, il y a la réalité"
Comment culpabiliser les jeunes pour qu'ils arrêtent de faire grève? M. De Robien croit avoir les moyens de les faire craquer :
"La majorité des jeunes dans notre pays veulent poursuivre leurs études parce qu'ils savent que les examens, c'est ce qu'il y a de plus important, justement pour avoir un travail demain"
Autre tentative :
"Je voudrais m'adresser aux jeunes qui, dans leur immense majorité, veulent travailler, parce qu'ils ont su rester calmes au cours des semaines dernières: vous êtes en train de gagner votre avenir, il vous appartient de sauver votre année".
De toute façon ce n'est pas la rue qui gouverne, c'est le gouvernement, et le pédagogue qu'il est prend parti de nous expliquer comment ça marche :
"Un texte est voté, c'est le Parlement qui l'a voté. Par conséquent, la loi républicaine est la loi de tous. On peut très bien améliorer les choses dans les décrets d'application", n'oublions pas que le débat à l'assemblée qui est le tronc principal du parlement a été évité grace au recours au 49.3 par le premier ministre.
En tout cas, il fait parti de ceux qui veulent nous faire croire qu'ils utilisent les armes pour lutter cntre le chômage des jeunes, même si on sent un peu qu'ils essayent de se convaincre simultanément...
Le gouvernement devient impopulaire ce n'est pas grave : "Cette popularité reviendra car nous gagnerons la bataille contre le chômage par une nouvelle courbe d'emplois", mais bien sûr!
A part "l'incident au mois de janvier, depuis neuf mois, le chômage diminue. Nous sommes persuadés que, dans les mois qui viennent, la courbe du chômage va encore baisser" et celle du RMI va encore augmenter, je rappelle que ce mois-ci nous en en sommes à 4.7 % de RMIstes, chiffre record... Le mouvement des étudiants est selon lui une " agitation complètement stérile". Ce n'est tout de même pas pour cela qu'il a autorisé l'evacuation par la force de centaines d'étudiants de la Sorbonne mais pour des raisons de sécurité : "il existait un danger: s'il y avait eu un incendie ici, ils (les jeunes) auraient été pris au piège, nous avions le devoir de les protéger". Voilà, M. De Robien fait ce qu'il peut pour apparaître comme l'homme de la situation, sauf que le monde de l'éducation reste un mystère pour lui, son amateurisme reste flagrant; en tout cas je ne pense pas que le fait de mépriser les jeunes parce qu'ils sont jeunes va contribuer à inverser la tendance des mobilisation du moment. Mais bon, comme le chantait si bien Brassens, "Quand on est con, on est con!" Merci, La chroniqueuse